OM : De Zerbi justifie l’exclusion de Rabiot et Rowe et défend la décision du club "J'ai joué au football pendant longtemps, ça fait plus de 30 ans que je suis dans le foot. Je suis habitué à parler de ce qui se passe dans les vestiaires. Mais je pense qu'il faut un peu mettre les choses en ordre, c'est pour ça que je prends la parole, parce que c'est nécessaire que je le fasse. Donc je commence par une question assez simple. Sur un lieu de travail, deux employés, dans un restaurant par exemple, deux serveurs, deux avocats dans un cabinet, deux ouvriers, deux personnes se frappent. Donc vraiment comme dans un pub anglais, voilà qu'il y a une embrouille devant le directeur sportif, l'entraîneur, avec un coéquipier qui était à terre parce qu'il avait perdu connaissance. Donc le club, donc l'employeur, qu'est-ce que doit faire l'employeur ici ? Qu'est-ce que doit faire le patron en France ? Moi j'ai travaillé à l'étranger. Qu'est-ce qu'il faut faire dans ces cas-là ? Il y a deux solutions. Soit la suspension, soit le licenciement. Pablo Longoria, le président, Medhi Benatia, le directeur, l'entraîneur, les trois ensemble, on a parlé au téléphone samedi, dimanche, et on a attendu lundi avant de communiquer notre décision. Notre décision était claire, c'est-à-dire de mettre les joueurs à l'écart. Parce que dans un club de foot, mais partout, dans un lieu de travail, il doit y avoir une hiérarchie. Et la hiérarchie, c'est que le club doit passer avant tout, avant moi-même. Mais les joueurs doivent savoir aussi qu'avant eux, il y a le coach et avant le coach, il y a le club. Comme Marseille, dans l'histoire récente a toujours été actrice dans des polémiques, des entraîneurs qui partent rapidement, des directeurs qui s'en vont, puisqu'il y avait peut-être un manque d'ordre, il n'y avait pas de code éthique au sein du club. C'était un choix obligé, on a dû prendre cette décision, c'était une décision qui était très juste, c'était un choix temporaire pour comprendre comment les choses se seraient déroulées par la suite. Mais ça c'est quelque chose que devait faire le club. Parce que cette bagarre où les agents de sécurité du club… normalement ils doivent nous défendre nous, pas séparer les joueurs. C'est la première fois que je vois ça. Je viens de la rue, je suis habitué à ce genre de choses. Mais je voudrais vous parler d'autre choses également. Parce que je lis des choses sur l'entourage de Rabiot, des choses fausses, en parlant pas de moi mais de Pablo. Moi je ne vais pas défendre Pablo Longoria ni Medhi Benatia. Mais étant donné que vous avez le film sur Youtube ("sans jamais rien lâcher" sur la chaîne officielle de l'OM, ndlr), vous avez vu, moi je n'ai qu'un visage. Je suis sincère, je pensais que c'était une qualité d'être sincère, mais peut-être que pour certains d'entre vous c'est un défaut, mais moi je suis cette personne-là. Et quand ils parlent du Président en disant qu'il a parlé de la corruption après le match contre Auxerre, Pablo Longoria à ce moment là défendait son club, peut-être en faisant des erreurs. Et de fait il s'est rendu lui-même compte d'avoir commis une erreur et il a demandé pardon. Et demander pardon, s'excuser c'est une preuve de force, pas de faiblesse. Adrien Rabiot ce matin, après une semaine, il est venu pour parler avec moi. Benatia, peut-être même plus que moi, avait un rapport très proche, très étroit avec Adrien. Et je ne parle pas du foot, je parle de quelque chose d'extra footballistique. Tant avec Adrien que sa mère et son entourage savent que Benatia a vraiment aidé en tout et pour tout Adrien dans sa vie privée, dans les choses qui lui étaient nécessaires, parce que c'est quelque chose qu'il fait avec tout le monde, mais avec Adrien encore plus. Il allait au-delà de son rôle de directeur sportif, donc c'est vraiment quelque chose qui m'énerve quand sa mère attaque le président et attaque le directeur sportif. En ce qui me concerne, la mère de Rabiot, elle a oublié deux choses : Moi, je n'ai pas décidé tout seul de l'exclure. Mais tout seul, j'ai décidé de le rendre capitaine à Paris. Tout seul j'ai décidé de voir l'échauffement à Paris, avec les joueurs. Et j'ai décidé de me mettre entre les supporters du PSG et son fils, en les regardant alors qu'il lançait des bouteilles pour défendre son fils. Et en un an, j'ai eu plus d'attention, plus de calin pour son fils que pour Alfredo, qui est mon fils. Donc c'était un choix juste, c'était une décision qui était temporaire, parce que nous, on était très liés avec Rabiot. On l'apprécie fortement en tant qu'homme. Demain, on devra jouer sans Rowe et sans Rabiot et c'est quelque chose qui nous pèse. Ce n'est pas facile, moi j'aurais pu me retourner, faire semblant de rien avoir vu et dire bon allez, vous vous serrez la main, c'est bon, c'est fini. Et après on aurait pu poursuivre le championnat et moi je ne perds pas la dignité ni pour un match ni pour un championnat. Donc j'ai soutenu et je soutiens tout ce que fait le club parce que c'était juste de se comporter de cette manière, il n'y avait pas d'autre choix, il n'y avait pas d'autre issue. Parce que même si c'est vrai qu'ils ne sont pas cassés des dents dans la bagarre, une baston comme ça, c'est quelque chose que je n'avais jamais vu en carrière. Honnêtement, sur le coup, je ne savais pas quoi dire, quoi faire. J'avais Bakola par terre avec le docteur qui essayait de le réveiller, qui avait perdu connaissance. Les deux qui se frappaient là. Pourquoi ? Pour un match ? Pour un match qu'on a mal joué selon moi, mais c'est le début. La phrase que vous avez rapportée je vous la confirme. Je leur ai dit "sur le