OM : Pourquoi le dossier Ndicka est compliqué ?
OM : Pourquoi le dossier Ndicka est compliqué ?
Une piste séduisante mais surévaluée
Depuis plusieurs jours, le nom d’Evan Ndicka circule avec insistance dans l’environnement de l’Olympique de Marseille. L’intérêt semble réel, sérieux, et s’inscrit dans la volonté de Roberto De Zerbi de renforcer rapidement une défense qui a montré des signes d’instabilité la saison dernière. Sur le papier, Ndicka coche toutes les cases : profil athlétique, expérience européenne, encore jeune (25 ans), gaucher, capable d’évoluer dans une défense à trois ou à quatre. Il a tout du joueur "idéal" pour compléter l’effectif.
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Mais ce qui plaît sur le papier ne tient pas forcément debout dans la réalité du marché. Car l’AS Roma, son club actuel, ne compte pas faire de cadeau. Engluée dans une situation financière difficile, la Louve doit vendre, et vite. Et Ndicka représente l’un de ses actifs les plus liquides. Pour espérer conclure l’opération, l’OM devra donc débourser entre 25 et 30 millions d’euros selon les sources italiennes. Un montant élevé qui, ajouté à un salaire net d’environ 4 millions d’euros annuels, ferait de lui l’un des joueurs les mieux payés de l’effectif marseillais.
Ce chiffre seul suffit à comprendre pourquoi la direction olympienne n’a pas accéléré. Car au-delà de la valeur sportive du joueur, il s’agit d’un investissement colossal. Or, ce genre de prise de risque est précisément ce que l’OM cherche à éviter à ce moment du mercato.
L’OM veut être ambitieux, mais malin
Ce début de mercato olympien raconte quelque chose de plus profond : une nouvelle forme de gestion. Après avoir frappé fort dès l’ouverture avec Angel Gomes (même si l’accord n’est toujours pas officiel) et Egan Riley, deux arrivées libres, la direction a préféré lever le pied. Certains supporters s’en agacent, d’autres s’inquiètent. Pourtant, ce ralentissement est aussi une stratégie.
D’abord parce que l’OM doit clôturer ses comptes au 30 juin. Toute opération bouclée avant cette date pèse sur l’exercice 2024-2025. Il est donc logique que les grandes manœuvres soient repoussées au 1er juillet, une fois les écritures comptables arrêtées. Ensuite, parce que l’OM reste prudent, malgré sa bonne santé financière. Le club a validé son passage devant la DNCG sans restriction, ce qui n’est pas toujours le cas, y compris à Marseille. C’est un signe encourageant, mais ce n’est pas un feu vert pour dépenser sans compter.
L’autre paramètre fondamental, c’est la situation du football français. Le flou total sur les droits TV pour la saison à venir impose une extrême prudence. La DNCG a même demandé à tous les clubs de Ligue 1 de budgétiser… zéro euro de droits TV pour 2025-2026. Pour l’OM, cela représente un manque à gagner d’environ 31 millions d’euros (Il est ici question que des droits TV Ligue 1, hors coupe de France et Ligue des Champions). Autant dire que chaque euro investi cet été doit l’être avec réflexion. Contrairement à certains clubs soutenus par des États ou des mécènes ultra-possédants, l’OM n’a pas de fonds illimités. Franck McCourt, bien qu’il ait mis la main à la poche l’an dernier pour favoriser un retour en Ligue des champions, souhaite désormais que le club fonctionne selon des règles de gestion durable.
L’exemple lyonnais, avec un John Textor qui a pris des risques inconsidérés pour finalement se retrouver face à des sanctions, reste dans toutes les têtes à la Commanderie. Pablo Longoria, Medhi Benatia et toute la direction ne veulent pas reproduire ce schéma. Être ambitieux, oui. Mais être aveuglément dépensier, non.
Ndicka, entre attente, concurrence et incertitude
Le dernier élément qui rend ce dossier complexe, c’est la volonté du joueur lui-même. S’il n’a pas fermé la porte à une venue à l’OM, Ndicka reste attentif à d’autres opportunités. Son profil plaît beaucoup en Angleterre, et dans une Premier League où même un promu comme Sunderland peut lâcher 35 millions d’euros sur Habib Diarra sans cligner des yeux, la concurrence est rude. Un club du bas de tableau anglais peut, sur un simple coup de tête, répondre aux exigences de la Roma et doubler l’OM. C’est une réalité contre laquelle il est difficile de lutter.
Et puis il y a le facteur timing. De Zerbi retrouvera ses joueurs le 7 juillet pour les premiers tests physiques. L’objectif de la direction est clair : lui offrir l’effectif le plus complet possible le plus rapidement possible. Mais si l’OM ne veut pas se précipiter sur Ndicka, c’est aussi pour se laisser du temps. D’autres profils sont étudiés, d’autres dossiers plus abordables sont en discussion. Ndicka n’est pas le seul nom sur la table.
Ce flou entretenu en Italie, qui présente l’OM comme prêt à faire une grosse offre pour Ndicka, n’est pas confirmé côté marseillais. En réalité, les dirigeants olympiens considèrent que les conditions actuelles de l’opération ne sont tout simplement pas acceptables. Et plutôt que de s’aligner sur des exigences démesurées, ils préfèrent attendre, ou même passer à autre chose. Cette méthode peut frustrer, mais elle est probablement la seule viable pour éviter un nouveau déséquilibre structurel.
Le dossier Ndicka est le reflet d’un paradoxe marseillais. Oui, l’OM veut se renforcer. Oui, le projet De Zerbi exige des recrues solides, expérimentées, et capables de hausser le niveau du onze de départ. Mais non, le club ne cédera pas à la panique ni à la pression populaire. Le cas Ndicka rappelle aussi que le mercato ne se joue pas qu’en fonction des envies, mais surtout en fonction des moyens, du timing et du contexte.
L’OM a désormais les moyens d’être compétitif, mais il ne veut plus l’être à crédit. Un message fort dans un football français qui, plus que jamais, vit sous perfusion. Ndicka reste une belle idée, mais pas à n’importe quel prix. Et c’est peut-être ça, le vrai signe d’un club en train de grandir.

