OM : Kondogbia, l’heure de trancher ?

Un talent qui a du mal à s’installer

Lorsqu’il a posé ses valises à Marseille, Geoffrey Kondogbia portait avec lui l’aura d’un joueur d’expérience, formé à la rigueur espagnole et au très haut niveau. On attendait de lui qu’il apporte de la stabilité, du caractère et de la consistance à un milieu souvent déséquilibré. Et parfois, l'ancien de l’Atlético a rempli ce rôle avec brio. Il a dominé certaines rencontres, imposé son physique, régulé les temps faibles. Oui, parfois.

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Mais à l’OM, on ne peut pas se contenter de quelques matchs référence. Ce que l’on exige, c’est de la constance, de la disponibilité, de l’âme. Et là, le compte n’y est pas. Trop souvent blessé, Kondogbia a manqué des périodes clés, laissant son équipe sans repère. Ce n’est pas une question de talent, mais de fiabilité. Et à ce niveau-là, l’OM ne peut plus se permettre de composer avec des absents récurrents.

Des performances qui divisent

Quand il joue, il divise. Il y a ceux qui voient en lui un patron discret, un joueur qui fluidifie le jeu, rassure par sa présence et son calme. Et il y a ceux qui ne retiennent que ses matchs sans relief, son manque d’impact dans certaines rencontres, voire sa lenteur à relancer.

C’est cette dualité qui dérange. Un match solide contre Lyon, un autre anonyme contre Monaco. Un grand soir en Ligue Europa, suivi d’une absence de trois semaines. Difficile de construire un projet autour d’un joueur aussi intermittent. À Marseille, le public aime les hommes de devoir, ceux qui mouillent le maillot, qui répondent présent sur la durée. Kondogbia, malgré toutes ses qualités, n’a pas su s’installer dans cette logique de régularité.

L’avis de De Zerbi peut-il faire pencher la balance ?

Roberto De Zerbi, nouvel homme fort du banc marseillais, apprécie le profil de Kondogbia. Il voit en lui un point d’ancrage idéal pour poser son jeu, un relais technique capable de faire le lien entre la défense et l’attaque. Dans une équipe qui veut sortir proprement les ballons, c’est un atout. L’Italien l’a fait savoir, il aime son profil : "Ce serait formidable que le club prolonge son contrat".

Mais l’OM n’est pas une école d’esthétisme, c’est un club de résultats. Et face à la concurrence féroce dans l’entrejeu (Rabiot, Højbjerg, Bennacer, Rongier et la nouvelle recrue Angel Gomes), garder Kondogbia signifie sacrifier une autre pièce, ou accepter un rôle de rotation pour un joueur au salaire conséquent. Est-ce viable sur la saison ? Est-ce rationnel ? Ce sont les questions que se posent aujourd’hui Pablo Longoria et Mehdi Benatia.

Une décision à prendre, et vite

Le mercato débute, les choix se précisent. Et dans l’effectif 2024-2025 de l’OM, il n’y aura pas de place pour les incertitudes. Kondogbia peut encore être utile, personne n’en doute. Mais à quel prix ? Peut-on espérer une saison complète de sa part ? Faut-il miser sur son réveil ou tourner la page avant qu’il ne soit trop tard ?

Garder Kondogbia, c’est croire à une revanche personnelle, à une saison pleine, à une dynamique retrouvée. Le vendre, c’est faire preuve de pragmatisme, ouvrir une place à un profil plus constant, peut-être plus jeune. Le cœur dit de lui laisser une chance. La tête, elle, penche pour la séparation…