De Zerbi : "Je veux rester à 100%, mais il va falloir parler…"

Roberto bonsoir, c'est fait pour l'OM qui termine 2e de ce championnat de Ligue 1. Vous avez le sourire ce soir, on imagine un homme heureux, mais hier ce n'était pas le cas en conférence de presse. Alors rassurez-nous, vous êtes prêt à retourner au combat avec le même sourire la saison prochaine ?

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Roberto De Zerbi : "Je suis très fatigué, la saison a parfois été pesante. Mais je m'amuse quand je suis en conférence de presse, parfois vous me provoquez et je vous réponds sur le même ton. J'ai beaucoup de défauts, mais je ne sens pas de pression en conférence de presse. Je suis dans le jeu avec vous, je sais que c'est votre travail. Mais hier, j'étais assez serein. La saison prochaine, pour être franc, il faut que je parle avec le club, qu'on analyse, qu'on voie ce qu'il s'est passé cette saison, les erreurs que j'ai pu faire moi personnellement, puis ce qui n'a pas été cette saison de manière générale, et ensuite essayer de définir un programme pour le futur, pour la saison suivante. Après, si vous me demandez uniquement quelle est ma volonté à moi, est-ce que je veux rester, je suis venu ici sans Ligue des Champions, donc vous pouvez imaginer qu'avec la Ligue des Champions, évidemment que je ne voudrais pas partir. Après, c'est vrai que j'ai un contrat, même si, personnellement, les contrats, pour moi, ça ne veut rien dire, honnêtement. Ce qu'il faut, c'est vraiment qu'on parle pour voir où on veut aller, mais il faut voir aussi d'où est-ce qu'on part."

Luis Henrique a un temps été annoncé titulaire, et finalement il n'a pas joué. Pourquoi ? Est-ce lié à son avenir ?

R.D.Z. : "Concernant son départ ou non, il faut poser la question à Mehdi ou Pablo. Ce soir, Rowe a fait un très grand match. Harit a été très malchanceux cette saison après son expulsion contre Paris, il a eu du mal à revenir. Maupay aussi méritait de jouer, ça m'attriste qu'il ait eu si peu de temps de jeu dernièrement. C'est un soldat. J'ai voulu récompenser humainement les joueurs qui le méritaient, Harit et Maupay le méritaient."

Pardon d'être lourd sur votre avenir, mais c'est un enjeu crucial et vous avez une cote importante…

R.D.Z. : "Vous posez toujours les questions pièges…"

Il n'y a pas de piège, mais dernièrement les entraîneurs sont partis au bout d'un an, Jorge Sampaoli, Igor Tudor. Vous n'avez pas envie de rassurer les supporters, il y a un vrai risque que vous partiez ?

R.D.Z. : "Je vais vous dire ce que j'ai dit aux joueurs. Quelque chose que vous ne savez pas forcément. Je n'en ai presque jamais parlé. Quand j'avais 13 ou 14 ans au centre de formation du Milan AC, mon entraîneur de l'époque me disait 'regarde l'OM et suis Chris Waddle'. C'est là que je suis tombé amoureux de l'OM. Ce n'est pas vraiment un secret, mais j'ai commencé à suivre l'OM pour Chris Waddle. Il n'y a pas de piège, pas de mensonge, et évidemment qu'il y a cette volonté à 100 % de rester. Mais comme je l'ai dit, ça a été une saison lourde pour tout le monde. J'aime bien, ça ne me dérange pas d'être dans les polémiques, sous la pression et le chaos, mais il faut aussi parler de la saison de manière objective, voir ce que j'ai fait qui n'a pas plu au club et vice versa. Sans être polémique, je tiens à souligner que je suis reconnaissant envers Frank, Pablo et Mehdi de m'avoir fait venir ici et je n'ai pas envie de partir. Mais il faut voir quoi faire pour le futur, le programmer et voir d'où est-ce qu'on part. Vous ne saurez jamais toutes les choses qui ont pu se passer tout au long de la saison, mais je pense qu'il y a des choses qui doivent être dites parfois. Et il faut voir aussi le point d'arrivée de cette saison, parler de manière honnête. C'est ce que je fais avec vous, j'espère que vous l'appréciez, parce que j'ai toujours dit la vérité, même dans les moments difficiles comme à Reims, je ne me suis jamais caché et là aussi je vous parle en toute franchise. Il n'y a pas non plus de club avec qui j'ai entamé des discussions pour l'instant. On est arrivés deuxièmes et on est qualifiés pour la Ligue des Champions, maintenant il faut voir quoi faire pour la prochaine saison, comme on ferait dans n'importe quel club."

Qu'est-ce qui pourrait vous faire douter de votre avenir ou vous rassurer, le recrutement, le cycle de trois ans qui est en route, le fonctionnement interne… Sur quoi allez-vous décider ?

R.D.Z. : "Non, non. Le mercato est une partie de la discussion. Il n'y a pas de question de vouloir un joueur en particulier ou d'avoir un montant précis, ce n'est pas ça qui pose la question du je reste ou je ne reste pas ? Mais il faut qu'on se parle, il y a des choses à améliorer et à régler pour aller de l'avant, pour progresser. On a beaucoup poussé pour arriver en Ligue des Champions. C'était l'objectif pour l'OM, ce qui était plus important que tout. Maintenant que ça a été atteint, il faut faire un pas en arrière et analyser la situation et les erreurs que j'ai pu commettre, et les choses qui, de la même manière, ont pu ne pas me plaire ou qui peuvent être changées. En tant que personne, j'ai des valeurs, des principes sur lesquels je ne fais pas de compromis, dans la vie en général. Il faut aussi voir comment gérer trois compétitions la saison prochaine et comment programmer tout ça."

Frank McCourt a beaucoup été là dernièrement. Avez-vous pu parler avec lui ou allez-vous le faire, sur la question de l'ambition par exemple ?

R.D.Z. : "Oui, évidemment on est très contents de l'avoir vu ici. À chaque fois qu'il est venu, il a parlé avec l'équipe. C'est important et juste qu'il ait un contact direct avec les joueurs. Quand le propriétaire est présent, c'est toujours positif, de sentir qu'il est là. Ça nous fait plaisir qu'il vienne à chaque fois et qu'il soit heureux. Et là, en tant que propriétaire, il est très heureux aussi."

Quelle est votre principale fierté, votre principal accomplissement cette saison ?

R.D.Z. : "La plus belle chose de cette équipe, c'est l'orgueil qu'ils ont pu avoir. Quand on est tombés de haut, ils ont su rebondir, se relever tout de suite. Cet orgueil, cette fierté, cette envie de rebondir, ça va au-delà des qualités de jeu qui peuvent être améliorées. C'est quelque chose qui représente cette équipe et on se souviendra d'eux pour ça. Les joueurs ont tout le mérite. Dans cette ville, il y a beaucoup de pression, du chaos, avec les journalistes aussi. Mais cette pression fait réagir et c'est positif au final."

Comment terminez-vous cette saison, épuisé ?

R.D.Z. : "Oui, c'est vrai que je suis épuisé, fatigué. Mais je sais que dans cinq jours, le football me manquera à nouveau. Je suis un peu toujours concentré sur le foot au final. C'est vrai que c'est un stress, c'est lourd, mais après trois jours j'ai qu'une envie : c'est de reprendre."